La redécouverte est magique…
Là encore l’intérieur se dévoile, il se noircit sur de nombreuses pages.
Les longues marches au bord du fleuve sont partagées avec l’être que j’aime.
Nous trouvons la force de nous lever en nous plongeant dans les doux souvenirs de la veille.
Nous repartons plein de cette foi que nous partageons aujourd’hui encore.
Comme chaque jour, le gargote ouvre ses portes.
Le vieil homme aux cheveux hirsutes use de ses habitudes.
Assis devant ce fourmillement de gestes quotidiens,
Je retrouve les délices de simples instants.
L’eau sacrée, le verre rempli d’épices et de lait, le singe agrippé aux structures en bambou, le banc en bois bleu abîmé par le temps, l’homme abîmé lui aussi, son regard calme sur les flots…
Ce matin,
Les brasiers s’enflamment,
Incinèrent les corps,
Purifient les âmes.
La mort est enrôlée.
La joie des chants lancinants, entêtants, ravivent les sourires,
Allègent le passage d’un défunt, assorti de fleurs orange, jaunes, Lumière.
Des hommes au repos, enturbannés d’étoffes précieuses,
Un foulard vert, un châle bleu,
Le regard dans le vide,
Les piaillements de certaines discussions matinales :
Les cycles de la vie se mélangent ici.
C’est le paysage à son tour, qui s’embrase.
Le fleuve prend des couleurs pastel,
Douces, ocres, et apaisantes.
L’astre de feu se lève, faisant honneur à Ganga.
Les hommes prient, vénèrent, et respectent ces mouvements inlassables.
En chacun d’eux vit un bout de la même étincelle : Amour.
Je me vide,
Je me remplis de ces heures matinales…
J’aspire la Lumière.
Je suis cet enfant qui rit
Qui donne ces bougies aux mille pouvoirs, comme offrandes au divin fleuve.
J’allume et dépose cette petite barque encombrée de mille souhaits.
Les gamins enjoués la poussent vers le flot incessant des ondes sacrées.